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Toutes ces histoires d’images ont commencé quand le docteur m’a prescrit de regarder, de regarder et de regarder encore jusqu’à ce que j’y comprenne quelque chose. Sur son conseil bienveillant, j’ai regardé avidement des images pour comprendre, des images étonnantes de corps extraordinaires. Des images à n’y rien comprendre. Des images de succubes et de démoniaques, des images de colère et d’ironie, d’imitation et de crucifixion, de miracle et de possession, des images d’extase et de convulsion.

J’ai regardé des images de corps qui produisaient des images. Des corps qui n’étaient que surfaces ouvertes, surfaces offertes à l’enregistrement photographique et à l’inscription dermographique. Corps publics sur lesquels des mots flottants ont été figés par des mains cyniques à force de nonchalance. Des mots qui n’étaient plus lus en tant que mots mais en tant que symptômes. Une violence symbolique exercée par le croisement des mains et des regards réifiants. Un risque inscrit dans le désir du devenir image.

Pouvez-vous concevoir que j’aie pu être retenue par ces images au point de devenir presque maternelle envers elles? Je les ai protégées, aimées, prises en charge, réoxygénées, fait parler, nettoyées. Je les ai même réintroduites dans la circulation incessante des images. J’entends dire que l’on s’approprie des images, que l’on fait de la citation, mais jamais il n’est dit que l’on prenne soin des images, que l’on veuille réparer l’abus et l’humiliation qu’elles ont subis.

ICI MOI J’IMAGE ( extraits)
©Nicole Jolicoeur


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